Bonjour à toutes,
Je suis un peu d’accord avec tous vos commentaires.
Crohn depuis huit mois et désireuse d’avoir un bébé, j’ai été très déçue quand ma gastro m’a annoncé que je devais attendre un an que ma maladie se stabilise avant d’envisager quoique ce soit (Je suis sous rémicade).
J’ai la chance d’avoir un membre de ma famille chirurgien gastro, et après en avoir parlé avec lui, la recommandation de mon médecin a été pour moi plus facile à admettre.
Evidemment, il faut écouter son corps, et je crois que quand on est prête, malgré l’avis du gastro, quand on se sent capable d’assumer notre décision, alors, on a le droit de se lancer.
Malgré tout, ce que cette personne m’a expliqué (et mieux que mon gastro, qui est excellent, mais qui pense en priorité à ma santé), c’est que le risque principal d’une grossesse avec un crohn actif, c’est d’avoir un tout petit bébé et prématuré. Ça n’arrive pas toujours, bien entendu, mais c’est un risque réel pour nous et notre bébé. Un enfant prématuré et chetif ne nait pas avec les mêmes « chances » qu’un bon gros bébé à terme. Je suis née prématurée, et clairement, je n’étais pas « finie » (le terme est moche, mais vous comprenez ce que je veux dire). Je n’étais pas capable d’assimiler la nourriture, (mes intestins n’étaient pas encore bien construits) et ce pendant des mois. En réalité, je me demande même parfois si ma maladie n’a pas un rapport avec ça. Quand on m’a expliqué ça, je me suis effectivement dit que, malgré mon envie pressante, j’avais encore plus envie d’avoir un bon gros bébé en bonne santé (et accessoirement, de vivre une belle grossesse). Il m’a aussi dit une chose qui peut paraître évidente, mais que j’avais aussi besoin d’entendre: Vivre une grossesse avec la maladie active est très fatigant. Un nouveau né est extrêmement fatigant. Il ne s’agit pas de vivre les premiers mois de la vie de son enfant sur un lit d’hopital parce que notre corps n’est pas capable de se rétablir…
Je sais par contre que si dans six mois, ma gastro me dit que je dois encore attendre, si je me sens toujours aussi bien, et si mes analyses de sang sont bonnes, je ne l’écouterai pas et me lancerai.
Bref, tout ça pour dire que malade ou pas, notre corps nous appartient, et on fait ce qu’on veut avec. C’est d’ailleurs selon moi le plus difficile à admettre: Pourquoi on nous dit ce qu’on a le droit ou pas de faire avec notre corps? Notre médecin peut nous conseiller, nous recommander, nous avertir, mais certainement pas nous interdire. On veut un enfant? Et bien oui, on a le droit de faire un enfant! Par contre, je pense aussi que nous devons à notre futur enfant de savoir dans quoi on s’embarque.
Enfin, une dernière chose, ce n’est pas parce qu’on a un crohn que notre grossesse sera un calvaire (d’ailleurs, beaucoup de témoignages montrent que ça peut se passer merveilleusement), et ce n’est pas parce qu’on est en bonne santé, pas malade que notre grossesse sera merveilleuse!
En tous cas, bon courage à toutes!