Dernières connaissances sur MICI et COVID-19

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Le SARS-CoCV-2 qui a entraîné l’épidémie de COVID-19 est particulièrement préoccupant pour les patients atteints de maladie inflammatoire de l’intestin (MICI), qui peuvent prendre des médicaments d’immunosuppression.

Des spécialistes cliniciens du Mont Sinaï à New York apportent de premières indications claires basées sur les preuves actuelles de la littérature, aux médecins de ces patients. Ils exhortent également les patients sous immunosuppression à continuer à prendre leur traitement.

« Le risque de « poussée » de MICI dépasse de loin le risque de contracter le coronavirus »

C’est ce qu’écrivent les chercheurs de l’Icahn School of Medicine de Mount Sinai (New York), qui rappellent aussi les mesures de prévention et de Santé publique applicables à tous.

Cependant, la question des risques liés à COVID-19 associés à une MICI « est un domaine en évolution rapide avec de nouvelles informations qui émergent quotidiennement », précise l’auteur principal, le Dr Ryan Ungaro, professeur de médecine ».

COVID-19, les symptômes gastro-intestinaux

Les patients qui développent COVID-19 peuvent se plaindre de symptômes gastro-intestinaux tels que des nausées ou de la diarrhée.

Le SARS-CoV-2 semble fortement exprimé dans certaines cellules intestinales, les entérocytes intestinaux. Les données actuelles d’incidence de la diarrhée chez les patients avec COVID-19 varie, selon les études de 2 à 33%.

Le SARS-CoV-2 a été détecté dans les selles des patients atteints de COVID-19

Ainsi, si COVID-19 semble se propager principalement par le biais de gouttelettes et de sécrétions respiratoires, le tractus gastro-intestinal pourrait être une autre voie d’infection potentielle.

Cette donnée souligne l’importance de l’équipement de protection individuelle pendant l’endoscopie.

De plus, certains des résultats de laboratoire chez les patients atteints de COVID-19 révèlent des anomalies des tests de la fonction hépatique. Les gastroentérologues devraient être conscients des manifestations gastrointestinales possibles de COVID-19.

De nombreux patients avec MICI sont sous biothérapies. Que doivent dire les gastroentérologues à ces patients ?

  • Il est important de rassurer en réaffirmant que la majorité des cas (80 +%) sont bénins et que le taux de létalité lié à COVID-19 est inférieur à celui des flambées antérieures de coronavirus ;
  • ensuite, il n’existe actuellement aucune recommandation spécifique pour les personnes sous immunosuppresseurs ;
  • enfin, si de précédentes recherches sur les MICI ont suggéré que les infections virales sont plus probables chez les patients sous immunomodulateurs (tels que l’azathioprine et la 6-mercaptopurine) que sous médicaments biologiques, on ignore encore si ce résultat est applicable à COVID-19.

À l’heure actuelle, il n’est donc pas indiqué de conseiller aux patients atteints de MICI de suspendre les médicaments car le risque de poussée de la maladie l’emporte de loin sur la possibilité de contracter le SRAS-CoV-2.

Points à retenir

  • Les facteurs de risque d’une maladie plus sévère comprennent l’âge avancé et les conditions médicales chroniques sous-jacentes telles que les maladies cardiovasculaires ou pulmonaires ; les MICI n’ont pas été à ce stade évoquées comme facteur de risque particulier ;
  • des symptômes gastrointestinaux sont possibles avec COVID-19 dont des nausées, des vomissements, la diarrhée et une fonction hépatique anormale ;
  • le SRAS-CoV-2 a été détecté dans les selles de patients avec COVID-19, mais l’hypothèse d’une voie d’infection féco-orale reste à démontrer ;
  • il n’existe actuellement aucune donnée sur l’impact de l’immunosuppression sur la sensibilité ou l’évolution de COVID-19 ;
  • Les patients sous immunomodulateurs ne doivent pas arrêter leur traitement pour des raisons préventives.

Sources : 

 

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