Bonjour Trystero,
il y a malheureusement des gens méchants, insensibles à la détresse des autres. Ce genre de personnes n’est pas prêt à entendre raison. Je crains que d’expliquer que l’alimentation a peu à voir avec cette maladie ne serve à rien. Argumenter avec ces personnes est aussi sans fin car leur but n’est pas de comprendre mais de critiquer, d’enfoncer.
Je vous conseille plutôt de mettre les choses au clair sur un ton très ferme en regardant les gens dans les yeux. Non vous ne voulez plus entendre de commentaires sur ce que vous choisissez de manger car aucune des personnes qui se permet des commentaires n’est médecin. Si on vous accorde de prendre des traitements qui coûtent cher, c’est parce que notre société est organisée de façon à ce que ça soit possible et parce que c’est presque une question de vie ou de mort pour vous. De même qu’on ne se pose pas la question de sauver un accidenté de la route, dans notre société on soutient les gens qui ont une maladie dont ils ne sont pas responsables comme la nôtre. Même si la solidarité est de plus en plus mise à mal, c’est sur elle qu’est basée la prise en charge des malades. Si ces personnes ne souhaitent pas être solidaires tant pis pour elles, qu’elles aillent vivre en autarcie sans bénéficier de quelque soutien que ce soit de la communauté (pas de route, pas d’école, pas de retraite, pas d’hôpitaux etc.).
Coupez court à toute discussion en disant sur un ton ferme que vous ne voulez pas en parler pour que ces gens comprennent qu’ils doivent se taire. L’égoïsme prend malheureusement beaucoup de place mais souvenez-vous aussi des nombreuses associations et bénévoles qui aident comme ils le peuvent les plus fragiles et les plus démunis. Les égoïstes parlent fort mais ne font rien, les altruistes aident dans le silence mais ce sont leurs efforts qui comptent pour beaucoup.
Ma mère est tombée malade à 36 ans d’une maladie endocrine qui a mis 18 ans à la tuer. Ses collègues qui étaient jusque là de bonnes copines n’avaient aucune compréhension, aucune compassion et comme pour vous elles saisissaient bien des occasions pour lui faire du mal, alors qu’elle ne demandait que leur soutien. Quand elle a parlé de sa maladie après le diagnostic, tous les amis de la famille ont disparu presque en un claquement de doigt, puis petit à petit la famille elle-même. Quand elle a dû s’arrêter de travailler définitivement, pas une collègue de bureau ne venait la voir. Ce n’est que dans l’église devant son cercueil que beaucoup ont compris et regretté, trop tard. La maladie fait peur, peut-être parce qu’elle rappelle que nous sommes mortels.
Je n’ai jamais parlé de ma MC en milieu professionnel, sauf quand une occlusion intestinale a amené les urgentistes sur mon lieu de travail. Le secret médical a son importance. Quand les gens savent qu’on est malade, le regard change, malheureusement souvent en mal. Je ne me l’explique pas. Mais il y a aussi des gens comme mon chef à qui j’ai dû expliquer alors qu’il me rendait visite à l’hôpital pourquoi j’avais dû être emmené en urgence. Pour lui la seule chose qui comptait, c’était mon engagement dans le travail. La maladie il ne m’en a jamais reparlé, peut-être parce que moi-même je n’en disais jamais rien. Ce genre de rapport est plutôt sain. Je savais qu’il savait, mais on n’en parlait pas parce qu’il comprenait et me respectait. C’est vers ce genre personne qu’on doit essayer de se tourner et ignorer les autres.
Courage